dimanche 19 février 2012

La R.S.T.Ç. comme concept vide

Une manière (parmi d'autres) de voir la R.S.T.Ç. :

La « République Sans Tout Ça » n'a pour moi de réel intérêt qu'en tant que concept vide. C'est une idée pure dont chaque matérialisation se définit entièrement dans un temps, dans un lieu, en fonction des personnes qui s'y trouvent. Comme je l'entend, c'est peut-être même un concept tellement idéaliste qu'il ne peut être pleinement réalisé.
Je ne voudrais y voir aucune autre condition de départ que la décision prise à un moment donné par quelques personnes (plus d'une) de faire naître dans un « ici et maintenant » une occurrence de la R.S.T.Ç. et d'en partager totalement la définition. Ce devrait être un jeu dont toutes les règles sont entièrement décidées par ceux qui y prennent part, au fur et à mesure qu'elles s'avèrent nécessaires.
C'est bien là ce que propose l'article premier de la constitution commune à toutes les occurrences de la R.S.T.Ç. : « Toute loi peut être proposée, modifiée ou abrogée à tout moment par négociation et consensus entre toutes les personnes présentes sur le territoire de la République Sans Tout Ça au moment de cette prise de décision. Le présent article est le seul qui restera immuable à chaque occurrence de la R.S.T.Ç. Quel que soit le lieu et la durée d'apparition de la République. »
Ce n'est pourtant pas une page blanche: le lieu, le moment et les personnes qui la composent ont chacun une histoire, une existence préalable, et celles-ci ne peuvent être niées. Je verrais plutôt chaque R.S.T.Ç. comme une page entièrement bariolée, ou noircie d'une infinité de caractères superposés, sur laquelle on appose une nouvelle grille de lecture et surtout d'écriture. Nul besoin de prétendre qu'on ne peut lire les signes préalablement inscrits, mais on n'en tiendra compte que s'ils prennent un sens et une valeur dans le présent et en la présence des personnes qui s'y trouvent confrontés. Il ne nous resterait qu'à espérer que de nouveaux signes et surtout de nouveaux sens puissent en jaillir, par la force du partage créatif.
Je ne considère donc pas la R.S.T.Ç. comme un collectif, aussi ouvert qu'il puisse être. Elle devrait rester un concept que chacun peut s'approprier grâce à sa vacuité. Dans ces conditions, personne ne peut revendiquer en être « membre », « citoyen », « ministre » ou même « représentant »; personne ne devrait prétendre y appartenir à d'autres moments et dans d'autres lieux que lors d'un occurrence déclarée. Être Santoussien n'est qu'un état latent, qui prédispose à contribuer à l'émergence de nouvelles occurrences de la R.S.T.Ç.

1 commentaire:

  1. Je trouve très intéressante cette idée du "concept vide", probablement plus émancipatrice que celle du collectif...

    Je me heurte par contre à l'impossibilité de se revendiquer comme "Ministre" (et à toute impossibilité en général).

    Après tout, s'il s'agit d'un "jeu dont toutes les règles sont entièrement décidées par ceux qui y prennent part", le fait de se donner des appellations pompeuses ou parodiques peut bien faire partie des règles... ?

    Bien sûr, je dis cela surtout parce que notre projet actuel est un Ministère...

    Mais je dois bien avouer que je serais probablement très heureux de ne plus jamais entendre parler de Ministres ou de Ministère quand ce sera terminé !

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